Les Ardennes au 8ème rang des départements les plus défavorisés (14/12/2013)
L'institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) publie ce mois-ci une étude sur la pauvreté en région.
La Champagne Ardenne est mal placée puisque l'INSEE constate qu' " en 2011, 202 800 Champardennais vivent sous le seuil de pauvreté, c'est-à-dire avec un niveau de vie inférieur à 977 euros par mois. Le taux de pauvreté s'élève ainsi à 15,5 % de la population. Il est supérieur d'un peu plus d'un point à celui de France métropolitaine (14,3 %) et situe la Champagne-Ardenne au 6ème rang des régions les plus défavorisées"
Pour les Ardennes, la situation est pire puisque notre département est le moins bien placé dans la Région :"Le département des Ardennes, où les situations de précarité monétaire sont les plus fréquentes dans la région, est aussi celui où la pauvreté augmente le plus entre 2008 et 2011. Avec un taux de pauvreté de 19,2 %, il se situe au 8ème rang des départements métropolitains les plus défavorisés. La part de personnes pauvres a encore fortement augmenté entre 2008 et 2011 : +1,8 point contre +1,2 point pour l'ensemble des départements"
L'INSEE constate que la crise aggrave les inégalités pré existantes , les 10% les plus riches continuant à améliorer leurs revenus, alors que le 10 % les plus pauvres perdent en pouvoir d'achat : "Comme le niveau de vie des personnes les plus pauvres s'est contracté alors que celui des plus aisées s'est élevé, les inégalités se sont accrues avec la crise. Le rapport interdécile, qui divise le niveau de vie minimal des 10 % des personnes les plus aisées par le niveau de vie maximal des 10 % les plus modestes, passe ainsi de 3,2 à 3,4 en Champagne-Ardenne, entre 2008 et 2011. Exprimé en euros, l'écart de niveau de vie annuel entre une personne se situant en dessous du premier décile et une personne située au-dessus du dernier décile est au minimum de 24 370 euros en 2011."
Pour les plus jeunes, on constate la même évolution, ils étaient parmi les plus pauvres et la crise accentue cette situation de grande précarité :" En Champagne- Ardenne, comme en France métropolitaine, le taux de pauvreté diminue avec l'âge et celui des jeunes est particulièrement élevé. Ainsi, en 2011, 23,5 % des jeunes champardennais de moins de 20 ans, qui représentent un quart de la population régionale, sont en situation de pauvreté. Cette proportion est plus élevée de 3,0 points que le niveau national. Déjà plus touchée par la pauvreté avant la crise, cette tranche d'âge est aussi celle qui a connu la plus forte dégradation de sa situation monétaire entre 2008 et 2011. Le taux de pauvreté des jeunes champardennais a en effet progressé de 3,3 points contre 1,5 point pour l'ensemble de la population régionale."
Il est très difficile d'entendre les discours officiels qui font de la crise une fatalité venue d'on ne sait où, il est encore plus difficile de constater que cette période très pénible a pour conséquence d'aggraver les écarts de richesses déjà existants. Où est la solidarité quand les riches deviennent plus riches et les pauvres plus pauvres? Ces chiffres officiels confirment la réalité de ce qui peut être constaté sur le terrain, avec des dégâts qui seront pratiquement irréparables pour une génération qui a commencé sa vie active sous le signe de la précarité professionnelle et sociale
20:50 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : insse, pauvreté, ardennes, champagne ardenne | | Facebook | | Imprimer |
Commentaires
Le bonnet rouge de la France
Observez la carte que propose l'Insee. La France est coiffée d'un bonnet rouge. Son nez est plutôt jaune . Et pourtant!
Y aurait-il, pour nos ministres, une thalassotropie? Le Nord et l'Est de la France ont-ils suscité des plans d'avenir alors que ces deux régions étaient-et sont encore-frappées par des crises industrielles très rudes pour leurs habitants.La Bretagne ne serait-elle pas une région comme les autres, dans une France, Une et indivisible?
Écrit par : coistia | 14/12/2013
Il me semble que le Nord de la France, y compris les Ardennes, subit la lente dégradation du niveau de vie faisant suite à la désindustrialisation.
Nos institutions publiques et privées n'ont pas su s'adapter assez rapidement à l'évolution socio-économique de notre temps.
Daniel
Écrit par : Doyen | 18/12/2013