Comment fermer un service d'urgences en France (19/08/2013)
Extraits d'un article de Patrick Pelloux dans Charlie Hebdo.
Wattrelos, l’Hôtel-Dieu à Paris et désormais Pont-à-Mousson, et d’autres à venir, comme Juvisy. Malgré les promesses des politiques, les structures d’urgences sont détruites les unes après les autres. La méthode est toujours la même, introduite par Mattei du temps de Chirac et conduite par Bachelot du temps de Sarkozy. Rien n’a changé. En voici la sordide recette : comment casser le service public.
Sous la coupe des ARS
Sournoisement, le 29 juillet dernier, la direction de l’hôpital de Pont-à-Mousson et l’agence régionale de santé (ARS) de Lorraine ont décidé de fermer tout simplement les urgences. Environ cinquante malades sont accueillis aux urgences chaque jour. Ils devront faire une heure de voiture pour aller consulter dans les services de Metz ou de Nancy, déjà saturés. Cette mesure montre combien les ARS sont devenues des dictatures technocratiques méprisant totalement les élus, les organisations sociales et les malades, afin de s’assurer des primes rondelettes qui récompensent les « économies » prétendument effectuées. Car le « surcoût » de la proximité est bien moindre que les frais engendrés par les transports en ambulance ou par les pompiers… Il n’empêche, une bonne ARS est une ARS qui ferme un maximum de structures.
Il n’y a évidemment pas les bons d’un côté et les méchants de l’autre. Beaucoup de médecins embauchés dans ces agences donnent une caution médicale aux regroupements. Et il y a plus d’un directeur d’hôpital qui se bat contre ces agences. Il existe aussi des syndicats qui roupillent en facilitant la déconstruction sociale par leur attente stérile. Mais la plupart du temps, la partition est la même et elle est jouée par les mêmes musiciens. Pourtant, ils en ont fermé, des urgences : en 1988, tous les établissements de santé avaient un accueil et des services d’urgences, soit trois mille en France. En 2013, il nous en reste neuf cent cinquante. Où est passé l’argent de toutes ces économies? Nul ne sait.
(...)
23:50 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : ars, p pelloux, hopital, urgences | | Facebook | | Imprimer |
Commentaires
Les mêmes pratiques produisent les mêmes effets , gouvernement de droite comme de gauche , c'est la disparition des soins à la portée de tous , la médecine à deux vitesses est une réalité bien installée.
Aucun changement de ce côté là , c'est la continuité
La santé , la prévention , la proximité ne sont pas au programme de l'équipe en place comme le précédente
Écrit par : rejane | 20/08/2013
Que font nos députés et sénateurs ( droite et gauche ) pour éviter que la ruralité devienne un désert ? Faut-il leur interdire le Val de Grâce ? Le mot " Égalité " n'est-il plus un mot gravé dans la pierre ?
Écrit par : jean-jacques | 20/08/2013