Kurdistan : des assassinats contre la paix (11/01/2013)

Le conflit au Kurdistan dure depuis des années, le peuple kurde sans état étant partagé entre la Turquie, l'Iran, l'Irak et la Syrie.

On voit donc que les Kurdes sont sous la domination d'états qui sont ou ont été récemment parmi les pires dictatures de la région. Les dirigeants de ces pays ont d'ailleurs souvent utilisées les Kurdes "étrangers" comme moyen de pression contre leurs voisins, tout en réprimant les Kurdes qui habitent à l'intérieur de leurs frontières.

La Turquie est le pays qui compte le plus de Kurdes : ceux-ci sont présents  principalement à l'est du pays. Un conflit très dur oppose le gouvernement turc aux opposants kurdes, dont le PKK. Ce parti utilise la lutte armée et a été fondé par Abdullah Öcalan qui purge depuis 1999 une peine de prison à vie. Des pourparlers de paix sont en cours depuis un certain temps et des avancées importantes sont survenues récemment.Voici ce qu'on en sait d'après amenews.com :

"En vertu du projet d’accord révélé par NTV et Radikal, les rebelles du PKK, une fois suspendues leurs opérations militaires, quitteraient le territoire turc pour l’Irak, avant de déposer formellement les armes si les négociations ont suffisamment progressé.

 

Parallèlement, le gouvernement turc procéderait graduellement à la libération de centaines de militants kurdes, accusés de collusion avec le PKK, et engagerait une série de réformes reconnaissant en particulier l’identité des Kurdes.

Toujours selon ces deux médias, Abdullah Öcalan pourrait préciser publiquement ses intentions et sa vision d’une solution du conflit kurde dans des lettres adressées à l’opinion publique turque et à ses partisans."

Cette possibilité de paix n'est probablement pas du goût de tout le monde, au sein du gouvernementarton86051-421x480.jpg et de l'opposition nationaliste en Turquie, mais aussi au sein du mouvement kurde.

L'assassinat de trois militantes kurdes à Paris doit être replacé dans ce contexte. Il est trop tôt pour savoir qui sont les commanditaires de cette tuerie.

Il est certain que les victimes étaient des proches d'Öcalan, une des militantes en était une porte-parole . Voici l'itinéraire militant de Sakine Cansiz (photo ci-contre, à côté d'A.Öcalan) , selon la même source arménienne (armenews.com):

Cette femme de 55 ans aux cheveux teints au henné, une tradition anatolienne, figurait parmi le petit groupe de jeunes militants de gauche qui a créé le PKK en 1978 à Lice, dans le sud-est turc peuplé majoritairement de Kurdes.

Six ans plus tard, ce mouvement prenait les armes contre les forces d’Ankara. Depuis 1984, ce conflit a fait plus de 45.000 morts, pour la plupart dans le camp rebelle. Née en 1957 à Tunceli (Dersim pour les Kurdes), Sakine Cansiz a été, dès sa jeunesse, particulièrement active dans les réseaux d’extrême-gauche pro-kurdes. Après la fondation du PKK, elle est arrêtée et emprisonnée à Diyarbakir, principale ville du sud-est anatolien à majorité kurde, où la torture est alors systématique pour les détenus politiques. Selon des sources kurdes, la jeune femme en a été victime.

Elle n’a retrouvé la liberté qu’en 1991, après plusieurs procès intentés à son encontre. A sa sortie du pénitencier, elle adopte le nom de code “Sara“ et retrouve ses compagnons kurdes. Sakine Cansiz recommence à militer clandestinement et à combattre activement dans les rangs du PKK dans le sud-est de la Turquie.

Elle fait aussi un passage au camp d’entraînement dont disposait le PKK à l’époque dans la plaine libanaise de la Bekaa.

En 1992 ou 93, selon les sources, Sakine Cansiz part en Allemagne, où vit une forte communauté de travailleurs turcs, afin d’y organiser les activités du PKK sur les instructions d’Abdullah Öcalan, alors en exil en Syrie.

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