Audits européens de sûreté nucléaire : Greenpeace publie son analyse et sa contre-expertise (16/06/2012)

L'association Greenpeace rend publique son analyse de la sûreté des centrales nucléaires.

Voici un large extrait  de ce compte-rendu :

Nuclear-stress-tests.jpg

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En France : zoom sur Fessenheim, Gravelines et Cattenom

Le rapport reprend les principales failles relevées par l’ASN et sur lesquels les exploitants devront travailler pour chaque famille de risques analysée : risque sismique, risque d’inondation, perte des systèmes électriques, perte des systèmes de refroidissement et enfin la gestion d’une crise nucléaire.

Pour chaque site analysé, les experts relèvent :

Fessenheim :

La résistance à un séisme des structures destinées à protéger la centrale d’une inondation n’a pas été analysée dans les stress tests
L’ASN a demandé à EDF d’évaluer précisément le niveau d’eau qui inonderait le site de Fessenheim si jamais la digue qui le sépare du canal d’Alsace venait à céder
L’épaisseur du radier ne permet pas de confiner le corium en fusion pendant plus de 24 heures, délai au delà duquel le corium aura transpercé la dalle de béton
Fessenheim (comme a Gravelines) est particulièrement sensible aux agressions externes dans la mesure où il n’y a qu’une simple enceinte de confinement avec un liner (paroi métallique de 6 mm d’épaisseur).

Gravelines :

La centrale de Gravelines doit effectuer un certain nombre d’améliorations sur la prise en compte du risque sismique, les travaux qui avaient déjà commencé sur le réacteur n°1 s’achèveront sur les 5 autres d’ici à 2017
L’ASN a demandé à EDF de mener des études additionnelles sur la tenue des murs du canal au risque sismique notamment afin de s’assurer du maintien du système de refroidissement assuré par ce canal
La centrale n’est pas protégée contre une éventuelle fuite de gaz toxique sur un site voisin qui nécessiterait l’évacuation des travailleurs de la centrale

Cattenom :

A l’inverse des deux autres centrales, la centrales dispose d’un double niveau de confinement avec deux parois en béton, ce qui la rend plus résistante aux agressions extérieures. En revanche l’absence de liner métallique interne la rend plus exposée aux agressions internes comme une explosion d’hydrogène

Mais les experts de Greenpeace sont allés au delà du travail de l’ASN, soulignant au sujet des réacteurs de 900 MW et de 1300 MW que :

Le vieillissement des centrales peut jouer un rôle dans l’aggravation du phénomène accidentel voire provoquer le phénomène accidentel, comme par exemples les micro fissures découvertes sur la cuve du réacteur n°1 de Gravelines
L’usage de gaines de combustibles en zirconium joue un rôle non négligeable dans le rejet d’hydrogène et le risque d’explosion en situation de dénoyage des combustibles (les assemblages combustibles ne sont plus submergés dans l’eau mais sont à l’air libre)
De même le recours à la sous-traitance n’a pas été traité de façon à parvenir à le conclusion qu’il était compatible avec la sûreté et la radioprotection

Les tests de résistance auxquels sont soumises les centrales nucléaires européennes ne sont pas fiables. ils ne semblent constituer, pour l’instant, qu’une tentative pour restaurer la confiance dans le nucléaire…

Face aux conclusions de l’étude commandée par Greenpeace, la fermeture immédiate de Fessenheim s’impose. Greenpeace souhaite que l’ASN travaille sur les nivaux de risques et de dangerosité… afin d’identifier les autres fermetures nécessaires.

23:32 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : centrales nucléaires, fessenheim, greenpeace | |  Facebook | |  Imprimer |