Patate chaude et pomme de terre radioactive (08/11/2010)

Le passage du train de déchets nucléaire dans notre région a suscité beaucoup de commentaires.

 

Parmi ceux-ci, nous en avons retenu un, publié sur notre blog. Ce n'est pas une raison totalement suffisante pour le trouver intéressant. Mais il témoigne également de la confusion qui existe sur le sujet des dangers du nucléaire.

Pour être certain de ne pas dénaturer (ce serait le comble pour un écolo !) la pensée de son auteur, nous le reproduisons ici en entier.

 

Preuves scientifiques et affirmations mensongères : Les écolos prétendent que ce train est "20 fois plus radioactif que le taux naturel". Mais alors, quel taux de radioactivité ont-ils enregistrés près de ce convoi "tchernobylien" ? Un militant écolo l'a dit hier à la télévision : "15 microrems"... ce qui est exactement le taux de radioactivité NATURELLE en France !!! Des militants écolos peuvent donc prétendre n'importe quoi sans aucune preuve scientifique, et sans aucune remarque de la part des journalistes qui les interrogent... Demain ils nous diront que les patates sont radioactives.

 

patate-robe-champs-1-L-1.jpegEh oui, les patates sont radioactives ! Leur activité est estimée à 150 Becquerels (source lpsc).

Encore faut-il savoir que le Becquerel, unité de radioactivité correspond à une désintégration d'un atome par seconde, et représente donc une dose très petite.

Par exemple, l'unité employée auparavant, le Curie correspondait à l'activité d'un gramme de Radium, soit 37 milliards de Becquerels.

On peut dire qu'un kilo de cendre de charbon correspond à 2000 Becquerels, et un kilo de déchets nucléaires de haute activité à 10.000 milliards de Becquerels.

C'est pour cela que l'on peut écrire que le passage du train nucléaire représentait plusieurs fois Tchernobyl.

 

Sans vouloir imposer une leçon sur la physique nucléaire (nous n'en avons ni les compétences, ni l'envie), il est important de savoir qu'il existe d'autres unités qui mesurent l'effet de la radioactivité sur les êtres vivants. Cette mesure est beaucoup plus intéressante, car elle marque le niveau de danger réel.

Pour prendre une comparaison, on peut avoir de l'eau bouillante ou une cheminée chez soi, et ne pas se brûler. Mais un simple biberon trop chaud peut causer des lésions très graves à un nourrisson.

Il existe donc le Rem ou le Sievert (plus récent) pour mesurer l'effet de la radioactivité sur les tissus radium.jpgvivants.

 

Pour contredire une deuxième fois l'auteur du commentaire repris plus haut, il n'existe pas une mesure unique de radioactivité naturelle en France. Celle-ci varie au minimum du simple au triple, selon les régions, élevée dans les régions granitiques et volcaniques, faible dans les plaines du bassin parisien.

En fonction du sol où l'on se trouve et de l'éloignement de la source et de la durée de la mesure près du train, on peut donc avoir un rapport très variable des deux chiffres.

 

Notre contradicteur a cependant raison sur un point, il n'existe pas d'étude scientifique valable sur l'effet des petites doses de radiation : ce qui permet d'écrire parfois n'importe quoi sur le sujet, mais pas spécialement de la part d'écologistes.

 

Une chose est sûre, le passage du train a permis de remettre en lumière les dangers du nucléaire.

Au vu de l'histoire récente, et compte tenu du nombre de centrales en exploitation, il serait ridicule de nier les dangers de cette industrie.

Et n'oublions pas qu'elle produit des déchets qu'il faut transporter, mais surtout qu'il faut stocker en sécurité pour des centaines de milliers d'années !  Quelle garantie peut-on avoir à cette échéance ?

14:18 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : déchets nucléaires, écologie, radioactivité, train nucleaire | |  Facebook | |  Imprimer |