Thon rouge : l'Europe dit stop, la France traine les pieds (09/06/2010)

 

Considérant que les quotas étaient déjà atteint, l'Europe vient d'interdire la pêche au thon rouge à partir de demain.


Au lieu de se réjouir de cette décision qui a trop tardé, la France rechigne et demande des explications. De la part des pêcheurs, on peut le comprendre, de la part du ministre c'est inadmissible.

Voici un extrait du "Monde" :

 

media--image-193183-article-ajust_650.jpgLa France a immédiatement réagi en demandant à la Commission européenne de démontrer que les quotas des bateaux français avaient été atteints.

"Soit la Commission européenne nous apporte la preuve formelle que les bateaux de pêche français, notamment les sept restant sur zone, ont réalisé l'intégralité de leurs quotas et dans ce cas nous respecterons naturellement la décision de la Commission, soit les navires de pêche français n'ont pas pu réaliser leurs quotas et nous demandons à la Commission européenne de laisser les pêcheurs français réaliser les quotas légalement autorisés", a déclaré mercredi le ministre français de la Pêche, Bruno Le Maire.

De leur côté, les pêcheurs français ont menacé d'aller au conflit afin que les thoniers qui n'ont pas pêché tout leur quota puissent faire valoir leurs droits.

 

Pour greenpeace, il ne faut plus de quotas, mais une interdiction pure et simple de la pêche, il y va de la survie de l'espèce.

 

Aujourd’hui, la pêche européenne est officiellement fermée mais la farce des quotas continue. D’abord parce que les navires non européens ne sont bien sûr pas concernés par l’arrêt de la pêche décidé aujourd’hui par la Commission européenne. Pour mémoire, la flotte non européenne400_6531710.jpg représente 40 % du quota de pêche fixé par l’Iccat, l’organisme international qui gère la pêche du thon rouge.

Pire : de nombreux armateurs européens, en premier lieu les français, disposent de thoniers senneurs sous pavillon libyen. Ils peuvent donc tranquillement pêcher dans les eaux libyennes, où les contrôles sont inexistants et où il est très facile de pêcher hors quota Iccat. Ces navires ne sont pas non plus concernés par la décision de la Commission européenne d’aujourd’hui.

« La décision d’aujourd’hui ne permet pas de sauver le thon rouge, le système des quotas a fait la preuve de son inefficacité. Certes, avec les années, les contrôles se sont améliorés, la saison de pêche a été réduite, les quotas ont diminué… Mais tout cela reste très largement insuffisant au regard de la menace qui pèse sur l’espèce. En vingt ans de pêche industrielle, 80 % des thons rouges ont disparu. Pour 2010, les scientifiques de l’Iccat ont estimé qu’un quota de 8 000 tonnes ne laisserait qu’une chance sur deux au stock de se reconstituer. Or les thoniers ont été autorisés à pêcher jusqu’13 500 tonnes de poissons. » explique François Chartier

Laissons les thons se reproduire en Méditerranée !

L’espèce est aujourd’hui tellement affaiblie que, cette année, nous considérons que chaque prise est une prise de trop. La meilleure façon de protéger le thon rouge, c’est de le laisser faire ce pour quoi il vient chaque année en Méditerranée : se reproduire !
Restons mobilisés, et interpellons Bruno Le Maire !

Pour rappel, les thons rouges pêchés ces dernières semaines sont actuellement enfermés vivants dans de vastes cages et transportés dans des fermes d’engraissement où ils seront gavés pendant près de 6 mois puis abattus et expédiés dans leur majorité au Japon.

 

18:16 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : thon rouge, greenpeace, ecologie | |  Facebook | |  Imprimer |