La réhabilitation des fusillés pour l’exemple de 14-18 : la LDH demande une commission indépendante (10/11/2009)

 

Les guerres sont toujours des moments horribles dans l'histoire des hommes, celle de 1914-1918 a été particulièrement atroce.


 

La durée des combats, l'intensité de l'engagement humain lors de la première guerre mondiale ont abouti à un bilan particulièrement lourd : des millions de morts et de blessés graves.

Pour faire tenir les soldats engagés dans ces tueries, il y avait les nationalismes, les revanches à prendre. Pour monter à l'assaut,il y avait aussi les rations d'alcool, qui essayaient de faire oublier l'horreur de la situation.

Et quand cela ne suffisait pas, il y avait les tribunaux militaires, ou même les fusillés pour l'exemple sans procès ; mourir par les fusils de ses propres camarades, sans même avoir pu présenter sa défense.

La Ligue des Droits de l'Homme mène une campagne pour réhabiliter ces hommes morts dans l'indifférence ou dans le mépris.

 

 

crapouillot_1934A.jpgLa réhabilitation des victimes des tribunaux militaires de 14-18 est loin d’être achevée. Malgré les efforts de la Ligue des droits de l’Homme et d’autres associations qui ont permis d’annuler un certain nombre de condamnations, comme celle des « caporaux de Souain », dont l’instituteur Théophile Maupas défendu avec acharnement par sa veuve, Blanche Maupas, de nombreux soldats victimes d’injustices flagrantes n’ont pas été réhabilités.

Tel Jean Chapelant, sous-lieutenant de 23 ans ramené blessé dans ses lignes, accusé en octobre 1914, dans la Somme, de « capitulation en rase campagne », condamné à mort et fusillé, attaché sur un brancard. Ou Léonard Leymarie, condamné à mort et fusillé dans l’Aisne en décembre 1914 pour mutilation volontaire et abandon de poste, alors qu’il avait été blessé à la main à son poste de guetteur dans une tranchée.

Des exécutions sans jugement ont eu lieu. Une stèle vient d’être inaugurée, le 4 novembre, à la mémoire des deux sous-lieutenants Henri Herduin et Pierre Millant, fusillés sans jugement, en juin 1916, à Fleury, près de Verdun, dont l’exécution a été approuvée par le haut commandement de l’armée. En l’absence, malheureusement, du secrétaire d’Etat aux Anciens combattants, Hubert Falco, et du maire de Verdun, Arsène Lux, qui craignait que cela ait « impact négatif sur le moral de nos forces armées engagées en Afghanistan ».

D’autres victimes d’exécutions sommaires doivent être réhabilitées, notamment parmi les soldats coloniaux et les étrangers européens affectés dans la Légion étrangère. La demande de vérité et de justice concerne aussi les soldats déportés après condamnations d’un tribunal militaire ou sur décision sans jugement du haut commandement de l’armée, dont beaucoup en sont morts. Il faut apporter une réponse aux familles qui continuent à être tenues dans l’ignorance du sort leur ancêtre disparu dans la Grande Guerre sans avoir eu droit à la mention « mort pour la France ».

 


 

plaque_herduin_millantB.jpg

Le cas du sous-lieutenant Herduin est particulièrement tragique et exemplaire : combattant à Verdun, il est accusé d'abandon de poste devant l'ennemi, et fusillé sans procès.

Le CRDP de la marne a consacré un dossier complet sur son histoire.

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