automobile et écologie (11/02/2009)
Les mesures prises par le gouvernement manquent de cohérence, il semble naviguer à courte vue . Il cherche à combler les brèches, sans donner l'impression d'un plan d'ensemble et d'une politique de rechange à ce libéralisme qui vient d'échouer .
L'exemple des prêts au secteur automobile est assez significatif :le gouvernement ne propose pas d'alternative au transport individuel par voitures . Les transports en communs ne bénéficient pas d'un plan de relance global et massif .
Pourtant , les mesures prévues pour le secteur automobile sont très mal vues de l'Europe : l'aide directe et l'engagement à ne pas délocaliser sont en contradiction avec les textes européens .
D'autre part , les voitures entrent pour une part importante dans l'émission des gaz à effet de serre, développer cette industrie est à l'inverse de ce que préconise le Grenelle de l'environnement .
Voici un communiqué de France Nature Environnement sur le sujet :
L'Etat vient de s'engager à accorder des prêts bonifiés au secteur automobile à hauteur de 7,5 milliards d'euros en échange d'une lettre d'engagement à maintenir des emplois en France. Réaction de FNE.
Pour FNE, la politique d'aide au secteur automobile ne peut se résumer à des milliards prêtés sans réflexion sur l'avenir et la place de la voiture dans notre société. Pour FNE, il faut répondre dans le même temps au risque de « double casse » : sociale et environnementale.
Repenser la place de la voiture dans notre société. De combien et de quelles voitures avons-nous besoin ? Il faut commencer par se poser les bonnes questions. L'urgence écologique l'impose. Michel Dubromel, responsable Transports à FNE rappelle : « Aujourd'hui c'est en matière de transports que les efforts doivent se faire en priorité : ce secteur, en constante croissance, représente en France 27% des émissions de gaz à effet de serre. Cette mesure est en parfaite contradiction avec les urgences climatiques ! »
Prévenir la double casse sociale et environnementale. La seule contrepartie des milliards prêtés par le Gouvernement tient à la lutte contre les délocalisations. Or, les délocalisations du secteur automobile ont déjà été réalisées. Environ 60% des voitures vendues en France sont aujourd'hui fabriquées à l'étranger.
S'engager à maintenir les emplois en France pendant 5 ans ne fait que reporter le problème sans le résoudre. L'objectif est de créer de la valeur ajoutée environnementale au moyen de voitures de conception nouvelle qui permettront de relocaliser l'emploi.
Michel Dubromel ajoute : « Prêter des milliards sans contrepartie environnementale revient à foncer dans un mur en allant un peu moins vite. Il faut cesser la politique de la rustine sur un pneu crevé. FNE souhaite que les aides accordées au secteur automobile permettent de prévenir à la fois une casse sociale et une casse environnementale. Plutôt que de mettre le patient sous morphine, il faut l'aider à investir dans les technologies vertes pour préparer la voiture de demain : moins émettrice de CO² et de particules polluantes. »
France Nature Environnement souhaite que le Gouvernement ait le courage d'une vision à long terme pour l'environnement et l'emploi du secteur automobile.
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