Influenza aviaire : le scénario du pire continue (01/08/2022)

Le Ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire vient de dévoiler les « fiches actions 2022 » qui doivent compléter la « Feuille de route Influenza aviaire 2021 ». Sans surprise, les mesures envisagées ne sont qu'un tremplin pour une nouvelle épizootie majeure en même temps qu'elles signent la fin de l'élevage paysan de plein-air.

Le mépris à tous les étages.

2logos.pngLa Confédération paysanne et le Modef* dénoncent les méthodes du Ministère pour la rédaction de ces fiches. Alors que des réunions hebdomadaires se déroulaient entre les services de l'État et les interprofessions, nos syndicats n'ont eu droit qu'à deux réunions en direct avec le Cabinet du Ministre. À aucun moment, nous n'avons été associés à la conception de ces fiches. Écartés de ce processus, nous avons toutefois soumis au Ministère une 8ème fiche, pour que le plein-air soit pris en compte, elle n'a même pas été examinée !

Le compte n'y est pas.

Nous ne validons pas ces fiches en l'état. Conçues par les opérateurs des filières longues, elles répondent aux intérêts économiques de ces filières et passent complètement à côté de l'enjeu sanitaire que nous impose le virus en passe de devenir endémique. La claustration va rester la norme alors qu'elle n'a pas empêché les quelque 1400 foyers et 20 millions d'animaux abattus.

Cette année encore, l'État se défausse de sa responsabilité dans le domaine sanitaire. La stratégie de l'État dictée par les interprofessions précipite les filières avicoles dans une prochaine crise dont l'ampleur restera hors de contrôle.

 

Le choix est clair : la disparition des élevages plein-air.

La Confédération paysanne et le Modef* ont apporté leur contribution pour permettre aux élevages plein-air d'exister aux côtés des modèles industriels. Nous demandions que les analyses de risque soient adaptées à chaque élevage et permettent ainsi des adaptations aux règles de biosécurité. Nous demandions l'introduction de mises à l'abri alternatives aux bâtiments pour respecter les conditions de l'élevage plein-air. Nous demandions l'évaluation de la résistance génétiques de certaines races rustiques aux virus IAHP.

Nos propositions sont balayées d'un revers de main. Par une pirouette inacceptable supplémentaire, les alternatives au « tout bâtiment » sont renvoyées à une saisine de l'Anses dont les résultats seront trop tardifs, alors que la décision relèverait tout simplement d'une volonté politique du Ministère.

Le politique doit reprendre le pouvoir.

Dans ces conditions, nous nous désolidarisons définitivement de la « Feuille de route Influenza aviaire 2021 » que nous avions signée avec beaucoup de réserves l'été dernier.

Et nous demandons à M. Fesneau, Ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, de nous recevoir dans les plus brefs délais.

Nous ne nous résignons pas à voir nos collègues éleveurs méprisés de la sorte.

Nous ne nous résignons pas à voir nos territoires ruraux vidés de leurs élevages traditionnels qui ont fait l'histoire et la renommée de nos filières.

Nous ne nous résignons pas à briser la confiance des citoyens consommateurs avec du faux plein-air.

Le Ministre doit prendre ses responsabilités.

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22:22 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : élevage en plein-air, grippe aviaire, modef, confédération paysanne | |  Facebook | |  Imprimer |