Airbnb partout, logement nulle part !! (09/11/2021)
Communiqué de "Droit au logement"
Airbnb & compagnie s’enrichissent au détriment des locations à l’année, et donc des habitants, ceux qui vivent là, et qui font tourner l’économie locale, assurent l’entretien de la ville, l’accueil des touristes, etc …
Airbnb & compagnie attisent la cupidité des petits et grands spéculateurs qui amassent des fortunes sans effort. Avec l’accès facile et à bas coût de l’argent, conséquence des politiques des banques centrales, les investisseurs gagnent 3 à 4 fois plus sur les locations à court terme, amortissent plus rapidement leur investissement et se constituent ainsi un patrimoine immobilier.
La hausse des perspectives de rentabilité et des transactions dans les secteurs attractifs font monter les prix de l’immobilier et nourrissent le logement cher, lequel produit massivement la crise du logement et l’épuration sociale des quartiers populaires.
Les effets sont immédiats dans les quartiers centraux des villes touristiques, comme à Paris, ou sur le littoral tel à St Malo, ou sur la côte basque, où les habitants s’organisent pour ne pas être chassés. Aujourd’hui, la “lèpre Airbnb” ronge des secteurs jusqu’alors épargnés, notamment les régions du tourisme vert.
Nous avons constaté aussi des locations dans les banlieues populaires, où des bailleurs louent des chambres en courte durée et à des prix exorbitants, pour des personnes en galère de logement.
Le remplacement des locations à l’année par les locations à la journée renforce la pénurie de logements accessibles aux petits salariés et aux ménages modestes, aux jeunes, aux étudiants, aux migrants …
Le secteur de la location de courte durée est marqué par une fraude massive, dont l’objet est à la fois de contourner les lois qui protègent les locataires et le parc locatif, et de tricher sur les règles édictées au plan local, de frauder le fisc…
Sous Macron, la loi ELAN de décembre 2018 a instauré le bail mobilité, qui en autorisant la location de 1 mois à 9 mois, permet aux spéculateurs de louer à la nuit pendant les saisons touristiques, par exemple pendant les vacances, et de louer entre saison à des personnes en précarité de logement.
Ainsi, les étudiants seront priés de déguerpir à chaque période de vacances pour faire place aux touristes, et les saisonniers du tourisme devront se contenter d’un logement seulement hors saison et dormir en saison dans leur voiture ou sous la tente après leur journée de travail.
C’est donc un monde de prédateurs que met en place Airbnb et compagnie, avec l’accord tacite du gouvernement. En effet, face aux dégâts sociaux induits par ce système, pourquoi aucune loi, pourquoi aucun dispositif efficace d’encadrement, de contrôle et de sanctions n’a été mis en place ces dernières années ?
Ne cherchez pas ! Non seulement, les petits fraudeurs malins ont des amis bien placés, mais aussi la spéculation et le logement cher rapportent beaucoup plus d’argent à l’état que celui-ci n’en dépense pour réparer les dégâts sociaux engendrés par le logement cher.
Le système Airbnb en est un des acteurs essentiels et explique en partie pourquoi les prix immobiliers ont continué à grimper pendant la crise sanitaire, les profits à augmenter et les caisses de l’état à se remplir.
En 2020, l’état a encaissé 79 milliards d’euros de recettes fiscales grâce au logement cher et n’a dépensé que 37 milliards en faveur du logement… Il faut bien financer les réductions d’impôts des plus riches…
Voilà pourquoi sous Macron Airbnb s’épanouit, tandis que les APL baissent et que la crise du logement s’étend. En effet, le nombre de sans-abris, d’expulsions, de mal-logés ou de demandeurs HLM, ou encore de logements vacants bat des records.
C’est pourquoi nous militons activement pour l’interdiction des locations touristiques de logements qui ne sont pas la résidence principale du propriétaire en sa présence, et de manière limitée, comme à New York.
Nous demandons la mise en place d’une police du logement, chargée de traquer et sanctionner lourdement la fraude aux rapports locatifs qui s’est développée dans tous les champs du secteur locatif.
Nous demandons que le Gouvernement consacre 2,2% du PIB au logement, comme il y a 10 ans, afin de lutter contre la fracture du logement, ce qui représenterait un effort de 14 milliards.
Mais il ne suffit pas de réclamer, il faut aussi s’organiser, et les luttes qui pointent aujourd’hui dans différentes villes en France nous donnent l’espoir que les sacrifiés de la spéculation, du logement cher et de la rente vont se lever, comme à Berlin où les locataires sont descendus dans la rue par dizaines de milliers.
22:02 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : droit au logement, airbnb, sans abri | | Facebook | | Imprimer |