Journée mondiale du refus de la misère 2020 (14/10/2020)

Journée mondiale du refus de la misère : 60 organisations se mobilisent pour la justice sociale et environnementale

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Vers la justice sociale et environnementale !

Les personnes les plus pauvres, premières touchées par les effets du changement climatique
On l’a vu avec la crise de la COVID-19 : nous ne sommes pas égaux devant la pandémie. Nous ne le sommes pas davantage face aux changements climatiques. Comme les pays les plus pauvres sont davantage exposés aux effets du changement climatique, les personnes les plus défavorisées sont surexposées aux dégâts environnementaux. D’abord, du fait de leurs lieux d’habitation, souvent situés à proximité de poches de pollution – près d’activités industrielles ou agricoles polluantes, de carrefours routiers, dans un environnement bétonné – souvent mal isolés ou en situation de sur-occupation. Dans ces passoires énergétiques, nombreux sont ceux qui cherchent à faire des économies sur des factures qu’ils ne peuvent pas payer. Les conséquences sur leur santé, souvent déjà fragile, sont graves : saturnisme, asthme, maladies respiratoires chroniques qui, en France, concernent 57,3 pour mille bénéficiaires de la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C) contre 35,4 pour mille de la population générale. En France, 5,8 millions de ménages sont en situation de précarité énergétique dont 2,6 millions de ménages modestes.

Des politiques et des mesures qui laissent les plus pauvres de côté


Alors que nous devrions donner à chacun les moyens d’agir avec une attention prioritaire vis-à-vis des personnes ayant de faibles revenus pour les accompagner vers cette transformation de la société, c’est aujourd’hui le contraire que nous constatons ! Davantage touchées par les effets du changement climatique, les personnes les plus pauvres sont aussi les plus impactées par les mesures environnementales. La construction du Grand Paris ou la réhabilitation des friches industrielles de Confluence en éco-quartier à Lyon en sont des exemples criants : l’arrivée des transports s’accompagne d’une rénovation du quartier, des bâtiments, des logements, qui entraîne une augmentation des loyers et un rejet des habitants pauvres dans une périphérie éloignée. La taxe carbone proposée dans le cadre de la transition écologique est une illustration de mesures réfléchies sans en évaluer l’impact sur les plus vulnérables. De manière générale, la fiscalité écologique pèse déjà plus fortement sur les ménages les plus pauvres. Son impact sur les ménages varie d’un facteur 4 entre le premier décile de revenus (soit 1,8 % du revenu des plus pauvres) et le dernier décile (soit 0,4 % du revenu des plus riches), alors même qu’en France, l’empreinte écologique des 10 % les plus pauvres est deux fois inférieure à celle des 10 % les plus fortunés. Autant d’efforts demandés aux personnes les plus pauvres quand, dans le même temps, on supprime les services publics de proximités (santé, transport, éducation).
Nos propositions pour une transition écologique juste


Pour bâtir un monde de justice sociale et environnementale, nous connaissons les priorités : assurer à tous et toutes un logement décent, garantir des services publics de qualité, garantir un emploi digne. La transition écologique et le lien social en sont pourvoyeurs comme le montre l’expérimentation Territoires zéro chômeur de longue durée. La fiscalité écologique, comme la taxe carbone, doit aussi être partagée équitablement et fléchée vers la transition écologique. Nous demandons également à ce que toutes nouvelles lois et politiques publiques soient évaluées à partir de leur impact sur les 10 % les plus pauvres et au regard des Objectifs de développement durable que la France s’est engagée à réaliser.
Pour que la transition écologique soit juste, toutes et tous – et en particulier les plus pauvres – doivent être associés à la construction de solutions concrètes et être considérés comme sources d’initiatives : contraintes à une sobriété du fait de leurs conditions de vie, les personnes les plus pauvres ont des pratiques écologiques dont toute la société peut s’inspirer.
Tous ensemble, nous sommes décidés à agir, à transformer la société en partant de l’expérience et du savoir des plus pauvres, ces « invisibles » qui résistent et qui prendront la parole le 17 octobre pour qu’enfin, on les entende !

Les membres du collectif :

82-4000 Solidaires • Action catholique des enfants • ADMR • Advocacy • AFEV • AGSAS • Alternatiba • Amnesty international • APEL • Apprentis d’Auteuil • ASSFAM •  ATD Quart Monde •  Défenseur des Enfants international •  De la Convention aux actes • Etudiants et Développement • Bleu blanc zèbre • Benenova • BICE • CCFD Terre solidaire • CCSC Vaincre le chômage • CGT • Chrétiens dans le monde rural • CMJCF • CMR • CNAPE • CRID • Eclaireurs Eclaireuses de France • Eglise verte • Enseignement catholique • Fédération des acteurs de la solidarité • Festisol • FFCS • FIDL • FNE • Francas • France Terre d’Asile • FSCF • FSU • GFEN • GSVO 95 • Habitat et Humanisme • Harmonie mutuelle • HWPL • ICEM • JOC • Kurioz • La Bascule • La Case • La Cimade • La Cloche • Ligue des droits de l’Homme • Les Petits frères des pauvres •  Mouvement action non violente •  MRAP • Ouvriers de joie • Oxfam France • Pacte civique • PEP • Pour un réveil écologique • Réseau Action Climat • REFEDD • Reporterre • Revue Projet • Scouts et Guides de France • Secours catholique - Caritas France • Seminaire Fnaren • SE-UNSA • SGEN-CFDT • SOS RAcisme • Tapori • Utopia 56 • Vacances et familles •

22:09 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lutte contre la pauvreté, refus de la misère, social | |  Facebook | |  Imprimer |