Raymond (01/05/2020)
Cela fera 15 ans à la fin de cette année que Raymond Goury nous a quittés. Tous ceux qui l'ont connu savent la place qu’il a tenue dans la vie vouzinoise et ardennaise, aussi bien sur le plan syndical que politique ou associatif.
Il a dirigé la section locale du P.S.U. ( qui rejoindra L'A.R.E.V et ensuite "Les Alternatifs"), puis le groupe Ecologie-Solidarité. L'An Vert a été le journal de ce groupe, sous forme papier au départ, avant de devenir le blog que vous connaissez.
En hommage au militant convaincu et au personnage solidaire qu'il était, ses amis se recueillent devant sa tombe chaque premier mai, en compagnie de Jeannette son épouse. Cette année, les circonstances n'ont pas permis la tenue de ce rassemblement. Un bouquet de fleurs a cependant été déposé ce jour sur sa tombe au cimetière de Vouziers.
Vous trouverez ci-dessous le texte lu le jour de ses obsèques au nom de ses camarades.
Raymond n’était pas, on vient de vous le rappeler, un personnage qui peut se résumer en quelques mots tellement ses mérites étaient divers, mais il était pourtant profondément cohérent.
Ses qualités humaines, il ne les laissait pas de côté en tant que militant politique : on lui connaissait pas mal d’adversaires, mais a-t-il eu un seul ennemi à Vouziers ?
Politiquement, ses rôles étaient aussi très diversifiés : dans notre groupe local, il représentait la mémoire, il était également la boussole qui montrait la direction à garder, et le moteur qui entraînait les autres derrière lui.
La force de ses convictions, l’énergie qu’il mettait à les transmettre ont grandement contribué à faire vivre dans la durée un groupe influent dans la vie locale, bien que rattaché à un mouvement plus confidentiel au plan national.
Il était un ami, un camarade sur lequel on pouvait compter à tout moment, mais sachant, face à ses propres difficultés, ne pas importuner les autres.
C’est beaucoup grâce à lui si Vouziers a pu avoir l’image du petit village qui résiste contre tout (contre le libéralisme outrancier, contre le nucléaire, contre les injustices, contre le colonialisme, contre la mondialisation aveugle contre les racismes), mais surtout qui combat pour des valeurs de solidarité et de justice sociale sur lesquelles il était intransigeant.
Comment une personne peut-elle traverser plus d’un demi-siècle d’une période riche en tourments, et n’avoir, à la fin de sa vie, rien à renier, rien à regretter ? C’est en grande partie un mystère, une sorte d’alchimie qui ne s’explique pas et qui n’est probablement pas prête de se reproduire.
Cependant, on peut dire que son goût pour l’histoire et son ouverture au monde lui ont permis d’enraciner ses convictions dans les luttes les plus diverses, de Spartacus à Nelson Mandela.
Il a su aussi tirer profit des rencontres qu’il a faites dans sa vie de militant. Comment ne pas citer ici, parmi d’autres, Andrée Viénot et Guy Desson, figures emblématiques du P.S.U. ardennais, qui furent en leur temps d’infatigables porteurs de valeurs de gauche, envers et contre tout.
Ces valeurs qu’il a sues recevoir, il a su aussi les transmettre ; c’est pourquoi, je peux affirmer dès aujourd’hui que nous continuerons ses combats. N’en déplaise à quelques-uns, il y aura encore des manifs à Vouziers, des vœux au Conseil municipal, des An Vert dans les boîtes aux lettres, bref, des empêcheurs de tourner en rond.
Nous serons encore là demain pour nous battre, parce que nous avons des convictions, mais désormais avec une raison de plus : parce que nous le devons à la mémoire de Raymond.
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