Dès 2017, une délégation de représentants des habitants et des tribus amérindiennes de la vallée du Rio Grande, dont le chef des Esto’k Gna originaires du Texas, était venue en France pour interpeller les banques françaises à l’occasion de leurs assemblées générales, et en particulier BNP Paribas et Société Générale en raison de leurs mandats de conseil respectifs pour Texas LNG et Rio Grande LNG [5]. BNP Paribas avait réagi et annoncé son désengagement non seulement de Texas LNG mais de tout le secteur [6]. À l’inverse, Société Générale a d’abord défendu le projet avant d’annoncer en décembre 2018 qu’elle en évaluerait les impacts pour prendre une décision sur la poursuite de ses soutiens d’ici mi-2019 [7].
Si la lettre ouverte appelle aujourd’hui 45 banques internationales, dont Crédit Agricole, Natixis et Crédit Mutuel, à s’engager à ne pas financer directement ou indirectement les trois projets, la réponse de Société Générale est particulièrement attendue. Lorette Philippot, chargée de campagne Finance privée aux Amis de la Terre France explique : « Contrairement à BNP Paribas qui a rapidement reconnu que les terminaux de GNL en Amérique du Nord étaient totalement incompatibles avec la lutte contre le dérèglement climatique et pouvaient contribuer à émettre plus que des centrales à charbon, Société Générale a sans cesse repoussé sa décision en demandant aux ONG toujours plus d’éléments d’analyse. C’est désormais le moment de vérité : Société générale renoncera-t-elle à financer ces projets et à mettre un terme à son soutien à Rio Grande LNG ? Prendra-t-elle enfin acte de leur incompatibilité avec les principes environnementaux et sociaux qu’elle s’est engagée à respecter, ses engagements en matière climatique, ou son respect de la loi française sur le devoir de vigilance des multinationales ? [8] ».