Le charbon de bois dans la forêt d’Ardenne entre les deux guerres. (03/04/2017)

Il y avait naguère une importante activité économique dans les forêts d'Ardenne et d'Argonne. La fabrication de charbon de bois donnait un débouché local à la matière première fournie par nos bois. Le charbonnier était l'élément central dans le processus de fabrication, qui allait de l'abattage de l'arbre à la commercialisation du produit fini.

Jean-Pierre Pénisson, président de la Société d’Histoire naturelle des Ardennes, donnera une conférence, organisée par  l'ASPV ce vendredi à Vouziers, sur ce thème qu'il connait bien.

Voici ce qu'il écrit sur le métier de charbonnier :

"Appelé faudeux dans les Ardennes françaises, fauldeus ou faudreus en Belgique, le fabricant de charbon de bois est un homme de la forêt. C'est lui qui cuit le bois.
Entre les deux guerres, le charbonnier connaît une grande prospérité grâce au gazogène, au fer à repasser, aux chaufferettes, au chauffage domestique, aux chaudronniers, aux ferblantiers, aux maréchaux, aux pharmaciens qui utilisent les propriétés filtrantes et chimiques du charbon de bois.


C'est un personnage de la forêt, attifé de vieux vêtements, coiffé d'un chapeau déformé par le temps et chaussé de sabots. La poussière du charbon lui offre un teint sombre, éclairé par le seul blanc de l’œil et des dents que l'on entrevoit dans sa barbe hirsute.


Le travail du charbonnier demande une présence constante, qui oblige le faudeux à s'installer dans les bois. Souvent celui-ci construit une hutte avec les moyens mis à sa disposition par la forêt. Faite de branches, branchages, mousses, fougère, elle est couverte de gadoue. Elle s'intègre si parfaitement au milieu forestier qu'il est difficile de la découvrir. Au fil du temps, cette cabane rudimentaire, se couvre de papier goudronné, puis de tôle et se transforme progressivement en une baraque en planches à toiture de tôles ondulées.


La fabrication du charbon de bois est auréolé d'un mystère, d'un secret que protège le faudreus. Ce secret, il l'a hérité de son père et le transmet seulement à ses enfants. En merveilleux artisan, le faudreus est un homme heureux, dur et très attachant. Pour ses repas, il se contente de pommes de terre, de haricots secs, etc...

Le gros problème du charbonnier est celui de l'eau potable. les sources ne sont pas toujours près du chantier. L'eau croupit rapidement et devient impropre à la consommation.
Lors de la cuisson de la meule, il lui faut surveiller jour et nuit. La nuit, il veille au loup qui vient rendre visite en faisant un trou dans la meule qui embrasse ainsi le travail de plusieurs jours"

 

Conférence du vendredi 7 avril

Le charbon de bois dans la forêt d’Ardenne entre les deux guerres.

C’est un hommage au dernier charbonnier des Ardennes que Jean-Pierre PENISSON, président de la Société d’Histoire naturelle des Ardennes et membre de Terres Ardennaises veut rendre à son ami Agapit Delmont. 

En 1972 un concours scolaire est organisé par la CME 08 et le journal l’Ardennais. Le thème retenu, les Ardennes 20-40, offre la possibilité à la classe de transition du collège de Monthermé de choisir comme sujet le charbon de bois. Une enquête menée sur la vallée de la Semoy, la région de Monthermé et en Belgique permit aux élèves de mieux connaître cette technique ancienne du charbonnier, le faudeux et d’expérimenter la pyrogénation du bois. C’est avec Agapit Delmont et Maurice François que l’expérience fut menée.

Ce sont toutes les étapes de cette transformation du bois en charbon que nous vous proposons à partir des photographies prises, pour la majorité d’entre elles, pendant les vacances de Pâques 1972 à Navaux, mais aussi une évocation de la vie du charbonnier.

au CPR, rue de l'Agriculture à Vouziers

20h30

Entrée libre et gratuite

charbonnier.jpg

 
La hutte des charbonniers qui était leur habitat pendant tout le temps qu'ils passaient dans la forêt.

20:43 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : aspv, chabonnier | |  Facebook | |  Imprimer |