La suite des réponses de Nelly Fesseau : services publics et écologie (03/06/2012)

Nous vous livrons la suite des réponses qui nous sont parvenues, sur les quatre thèmes qui nous semblent très importants pour l'avenir de notre secteur.

Après la ruralité, voici le point de vue de Nelly Fesseau candidate du PS  sur les services publics et l'écologie.

 

 

     Les services publics

 

 Une conséquence du constat précédent est une faiblesse des services publics sur le territoire. Les collèges ruraux ont été et restent menacés, l'hôpital de Vouziers a perdu la majorité de ses services actifs (maternité, chirurgie, réanimation), le service de voyageurs par chemin de fer est inexistant, etc …

De plus, les services au public sont de plus en plus proposés par des structures privées ( groupement hôpital-clinique Courlancy, maison de retraite par ORPEA, LEP public fermé il ne reste que les filières proposées par le lycée privé Jeanne d'Arc,...).

Des batailles défensives restent à mener, mais doit-on à tout prix s'accrocher au principe d'égalité sur le territoire national quand les conditions objectives sont  si particulières ? N'est-il pas plus réaliste de définir les besoins indispensables localement et de se donner les moyens de les obtenir ou de les préserver ?

 

Réponse :

 

Nelly Fesseau  c.JPGJe suis très attachée à la présence structurante des services publics sur le territoire. On peut vouloir critiquer l’histoire administrative française, il n’en reste pas moins que sa grandeur consiste à fournir à l’ensemble des citoyens des services publics comparables sur les territoires, quelles que soient les caractéristiques de ceux-ci.

 

A l’échelle de l’Argonne, cela signifie qu’il faut lutter contre la désertification et le sentiment d’un abandon par l’Etat. Vous citez un certain nombre de situations, mais ai-je besoin de citer d’autres exemples, comme la fermeture de tribunal d’instance de Vouziers en 2009 suite à la réforme de la carte judiciaire ?

 

Je me battrai en ce qui me concerne pour le maintien de services publics sur le territoire. L’égalité est au frontispice de toutes les mairies, c’est une valeur cardinale de la République. Vous posez une question de fond : est-il réaliste de prétendre maintenir un niveau de service équivalent sur tout le territoire ? Des considérations financières ne s’y opposeraient-elles pas ? Il me semble que la réponse est affaire de choix politiques : oui, il est possible de maintenir des services publics performants, y compris en zone rurale, si l’on s’en donne les moyens.

 

Je ne verse pas dans l’angélisme : les caractéristiques de la zone, notamment sa faible densité démographique, doivent amener à une adaptation des services publics, mais dans une optique de service rendu, pas de disparition !

 

Par exemple, le canton de Vouziers doit développer des liens avec le GHSA, pour offrir des solutions de prise en charge des maladies liées à l’âge (dépendance, Alzheimer, etc.). Il ne s’agit donc pas simplement de batailles défensives, mais bien également de se montrer offensif pour faire coïncider la forme des services publics aux besoins du territoire.

 

J’ajoute, en ce domaine, que chacun doit faire face à ses responsabilités et faire montre de cohérence : on ne peut manifester ici pour le maintien de services publics, et, à Paris, être solidaire d’un gouvernement qui, sous couvert de rationalisation, procède en fait à un démantèlement de la présence publique dans les territoires.

 

Par ailleurs, je considère que la présence de services publics peut être un levier de développement du territoire. Personne ne viendra s’installer dans une zone désertifiée où même l’Etat n’investit plus. La présence d’hôpitaux, d’écoles, de services administratifs est indispensable pour attirer de nouvelles populations.

 

 

 

     L'écologie

 

Les Ardennais et les Argonnais ont réussi à maintenir  en état un patrimoine naturel exceptionnel.

C'est le cas pour les forêts et pour les vallées (Meuse et Argonne).

Au nom de la solidarité (?) avec d'autres territoires, 2 réacteurs nucléaires ont été imposés à Chooz.

Pour des prétextes de même nature, il est prévu de construire des retenues sur l'Aisne, une des dernières rivière « libre » en France.

Les besoins plus ou moins artificiellement créés dans des régions urbaines font de nos zones naturelles des ressources bien commodes à exploiter et à défigurer.

Pensez-vous que la richesse écologique dont nous disposons puisse continuer à être utiliser ainsi, ou bien que sa préservation est un objectif prioritaire au service des générations à venir ?

 

Réponse :

 

La richesse écologique est un des atouts très forts des Ardennes dans leur ensemble, depuis les boucles de la Vallée de la Meuse aux paysages ruraux de l’Argonne. Ce patrimoine écologique et paysager doit être mis en valeur, et peut contribuer à un réel dynamisme économique. Je pense notamment au tourisme, qui est un secteur d’activité trop peu développé dans les Ardennes.

 

Je crois aussi au développement de la filière bois, qui peut être une manière de diversifier l’économieLa Source  mai 2012 002.jpg ardennaise, tout en conciliant ce développement économique avec une exigence écologique très forte. Je ne pense pas qu’écologie et économie soient contradictoires : au contraire, il est nécessaire de les faire aller de pair, cela peut être une chance pour nos territoires. Sans ambiguïté : il faut œuvrer à la préservation de ce patrimoine, pour les Ardennais de demain, mais aussi pour ceux d’aujourd’hui.

 

Au travers de la question des retenues sur l’Aisne que vous évoquez, vous posez la question de la solidarité qui doit présider au développement économique et à l’urbanisation de certaines zones. C’est une question complexe : il n’est pas hors de propos d’œuvrer à la densification des zones urbaines existantes pour éviter tout étalement urbain, qui serait préjudiciable à des territoires aujourd’hui préservés. D’un autre côté, il ne faut pas que cette densification s’opère au détriment des territoires moins densément peuplés, comme c’est le risque avec le projet de retenues sur l’Aisne.

 

Je crois donc que la solidarité doit se trouver dans l’équilibre : chaque territoire a des intérêts légitimes, qu’il peut faire valoir, dans la recherche de l’intérêt général. Pour les Ardennes, ces intérêts sont notamment la sécurité des populations, qui ne doit pas être mise en danger par des projets démesurés et/ou mal étudiés, et la préservation du patrimoine écologique et paysager. Ces intérêts ne me paraissent pas incompatibles avec ceux d’autres départements alentours, et une réponse équilibrée doit donc être apportée.

10:58 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : nelly fesseau, election législative | |  Facebook | |  Imprimer |