Grèce : faire payer les pauvres (02/05/2010)
La Grèce se trouve dans une situation de quasi faillite, tant à cause d'une gestion imprudente de la crise que par les taux élevés qui lui sont imposés par les marchés financiers.
Un accord vient d'être trouvé avec les pays de la zone euro et le FMI, qui apporte au pays l'argent dont il a besoin.
En contre partie, les Grecs se voient imposer des mesures d'économies. Ce plan très sévère s'attaque principalement aux couches moyennes et défavorisées : ce sont les plus pauvres qui vont devoir payer la crise et les erreurs des dirigeants
Voici les principales mesures selon le site nouvelobs.com:
Réduction des dépenses
1) Suppression des 13e et 14e mois de salaire des fonctionnaires, compensée par une prime annuelle de 1.000 euros pour les salaires de moins de 3.000 euros brut (1,5 milliard d'économies)
2) Suppression des 13e et 14e mois de pension pour les retraités du public et du privé, compensée par une prime annuelle de 800 euros pour les retraites de moins de 2.500 euros (2 milliards d'économies)
3) Baisse des investissements publics (1,5 milliard)
4) Réduction des dépenses de fonctionnement de l'Etat (1 milliard)
Hausse des recettes
Voici les principales mesures pour augmenter les recettes de 7,8 milliards sur deux ans.
1) Nouvelle hausse de deux points du principal taux de TVA, de 21% à 23% (pour les autres, de 5% à 5,5% et de 10% à 11%), ce qui doit rapporter 1,8 milliard d'euros
2) Création d'un impôt sur les constructions illégales (1,3 milliard)
3) Nouvelle hausse des taxes spéciales sur la consommation, alcool, tabac, carburants (1,5 milliard)
4) Instauration d'une série de nouveaux impôts, notamment des taxes "vertes", sur les jeux d'argent et les bénéfices des entreprises
Réforme des retraites
1) Recul de cinq ans, à 65 ans, de l'âge légal de départ en retraite pour les femmes, d'ici 2013
2) Allongement de la durée de cotisations à 40 annuités contre 37 d'ici 2015
3) Instauration d'un âge minimum de départ à la retraite, à 60 ans
Le plan prévoit également des mesures pour renforcer la flexibilité du marché du travail, faciliter les licenciements et ouvrir à la concurrence une série de professions protégées.
Il est clair que les dirigeants de l'Europe (Sarkozy et Merkel en tête) et ceux du FMI (Strauss-Kahn) ont profité de la situation pour faire passer des mesures ultra libérales, dont l'impact sur la réduction de la dette n'est pas évident.
Par contre, il saute aux yeux que des mesures comme le recul de l'âge de la retraite, l'augmentation de la TVA visent la population dans son ensemble, avec la certitude que les plus défavorisés ressentiront le plus les conséquences.
Ce plan donne une idée de ce qui nous sera imposé quand il faudra réduire la dette colossale de la France (il fallait bien sauver les banques !)
21:25 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : grèce, libéralisme, plan d'austérité. | | Facebook | | Imprimer |
Commentaires
Irresponsables!
Ce qui est aussi très choquant c'est que les élus qui ont plongé le Pays dans cette crise, qui ont truqué les comptes pour camoufler la faillite de l'Etat, sont irresponsables. Ils ne craignent rien, ils n'auront de compte à rendre à personne. Ce seront sans doute les élus socialistes d'aujourd'hui qui subiront la vindicte populaire bien légitime face à un tel gachis.
Les peuples ont parfois la mémoire très courte. En France qui demain saura se souvenir des hommes politiques qui ont creusé le colossal déficit des comptes publics. Autre révélateur de la crise grecque: l'absence de véritable solidarité européenne!On s'en doutait, maintenant on sait!
Écrit par : Coistia Michel | 03/05/2010
Il faut savoir que la soi disant "dette grecque" ne représente que 0,6% (300 milliards) de la dette publique mondiale !! ...contre plus de 1000 milliards pour l'Allemagne ou la France ,et 12000 milliards pour les USA !! ...autrement dit, ce qui se passe en Gréce , c'est un ballon d'essai du capitalisme mondialisé pour tester jusqu'où on peut mentir aux peuples pour mieux l'exploiter !! on comprend mal pourquoi le gouvernement socialiste grec accepte les conditions du FMI et de L' UE ? La spéculation , il faut la combattre , pas se coucher devant : à qui va-t-on faire croire que l'Europe a "découvert" la situation grecque depuis quelques semaines ????? La seule réponse , c'est la résistance sociale , car - en plus, le plan d'austérité concocté par Strauss-Kahn(!!!) COMPORTE UN RISQUE MAJEUR d'accentuer la crise dans ce pays du fait de la baisse massive du pouvoir d'achat !! ...ce n'est pas un plan de sauvetage, c'est un assassinat économique et social !!
Écrit par : van bervesseles | 03/05/2010