Espionnage de Greenpeace : c'était bien EDF (10/04/2009)
EDF vient de suspendre deux de ses hauts responsables de la sécurité, confirmant ainsi l'implication de l'entreprise dans l'espionnage de Greenpeace. Reste à savoir jusqu'à quel niveau les dirigeants d'EDF étaient au courant de ces pratiques.
Nous avons toujours dénoncé qu'un état qui privilégie le nucléaire allait de pair avec un état policier : en voici une confrmation de plus.
Les faits raportés par l'AFP :
Deux hauts responsables de la sécurité d'EDF, dont Pierre François, mis en examen pour "complicité d'intrusion informatique" au préjudice de Greenpeace, ont été relevés provisoirement de leurs fonctions par leur entreprise après de nouvelles révélations dans l'affaire.
La décision visant Pierre François, numéro deux de la sécurité d'EDF, et son supérieur hiérarchique Pascal Durieux, placé sous le statut de témoin assisté par le magistrat de Nanterre en charge de l'instruction Thomas Cassuto, a été prise pour "pour garantir la sérénité nécessaire au bon déroulement de l'enquête", a précisé le groupe, qui y voit une "mesure de précaution".
EDF ajoute qu'"un contrat de veille avec la société Securewyse (...) signé en dérogation aux règles du Groupe" a été "résilié".
Ce nouvel épisode semble donner du crédit aux révélations faites mercredi par le Canard Enchaîné, qui avait évoqué un contrat passé avec Securewyse, une officine basée à Lausanne, pour surveiller une autre organisation écologiste, l'association "Sortir du nucléaire".
Depuis la révélation du volet "Greenpeace" de l'affaire, le groupe, numéro un mondial du nucléaire, s'est toujours présenté comme "une victime" des "agissements" de l'officine privée Kargus Consultant, avec laquelle il avait pourtant conclu un contrat de "veille stratégique" en 2006.
EDF reconnaît cependant réaliser "comme toutes les entreprises industrielles (...) une veille constante des informations susceptibles de concerner son activité", pour protéger la sécurité de ses sites, en assurant que tout se déroule "dans le strict respect des dispositions légales".
Selon l'ex-directeur des campagnes de Greenpeace France, Yannick Jadot, "on se retrouve" au contraire dans un dossier d'espionnage "qui très clairement implique, à ce moment de l'instruction, une forte responsabilité d'EDF au plus haut niveau."
L'informaticien Alain Quiros et le patron de Kargus Consultant, Thierry Lorho, tous deux mis en examen dans le dossier, ont confirmé au juge "avoir mené ce travail à la demande d'EDF et à la demande de" Pierre François, a ajouté M. Jadot vendredi, après avoir eu pour la première fois accès au dossier en tant que partie civile.
Aujourd'hui tête de liste "Europe Ecologie" pour les élections européennes dans l'Ouest, M. Jadot a aussi confirmé les récentes révélations du Canard Enchaîné sur la saisie par les enquêteurs, dans le bureau de Pierre François, d'un CD-ROM contenant des fichiers prélevés dans le système informatique de Greenpeace.
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